Ouvrez la cage à l’oiseau
Vu Birdy d’Alan Parker (1984) avec Matthew Modine, Nicolas Cage.
Très beau film qui raconte l’histoire touchante de Al, un jeune soldat défiguré revenant du Vietnam, qui essaye de sortir son meilleur ami Birdy de l’autisme dans lequel la guerre, mais aussi son obsession pour les oiseaux, l’ont plongé. Ce film a reçu le Prix spécial du Jury au festival de Cannes en 1985.
Dans le même style j’avais déjà parlé maintes fois de l’excellent Johnny s’en va en guerre, mais là, on est loin de la critique général de la politique militaire américaine, de l’horreur de la détresse totale que subit le jeune soldat Johnny et de l’éthique admirative de la nurse qui le veille. Birdy est plus une histoire intimiste où la guerre du Vietnam joue presque un rôle anecdotique.
Le film parle d’une amitié profonde. Mais jusqu’à quel point ? Al passe de fille en fille, mais Birdy passe avant tout. Parler des femmes avec son meilleur ami, c’est un peu revendiquer sa part hétérosexuelle, tout en donnant une signification à l’intimité qu’il peut y avoir entre eux. Birdy, quant à lui, refoule sa sexualité qui ne peut s’assouvir que dans le cadre qu’il s’est créé pour fuir la réalité, s’envoler, se prendre pour un oiseau.
C’est un film poétique et métaphorique. Au delà du lourd passif psychologique de Birdy, il y a une grande sensibilité à laquelle on s’attache. Surtout au fur et à mesure qu’on découvre ces épisodes du passé qui relient Al et Birdy. On veut croire que Al va réussir à le sauver, cet être tellement étrange, débile ? et pourtant compréhensible.
D’un point de vue technique, le jeu d’acteur est fantastique. La composition de l’image est superbe, très esthétique. Juste le petit regret que la musique soit aussi datée, le problème du synthé…
edit : finalement après écouter de l’ost, je reviens sur mon jugement hâtif. La bande originale du film est vraiment très bien, avec ce côté plânant, perdu et la montée progressive de la violence ou du cri avec un battement d’aile. On est tout à la fois dans une belle mélodie de la folie.
Peter Gabriel – Quiet And Alone
Peter Gabriel – Birdy’s Flight (From Not One Of Us)
Peter Gabriel – Sketchpad With Trumpet And Voice
et l’excellent fond sonore de The rythm of heat
Peter Gabriel – The Heat
Tags: gay, psychologie, sensibilité