Le précrime, on y vient, on y vient…
L’intérêt d’être obligé de lire les journaux régionaux, c’est de se retrouver face à ces pages de faits divers entre deux articles d’urbanisme ou de budgets communaux. Les faits divers renvoient à ce que l’on montre de pire dans nos sociétés. Je vous laisse juge : pire au niveau du fond ou de la forme ?
Certaines choses me laissent vraiment perplexe : des adolescents sont déférés devant la justice car sur leur blog ils proféraient des menaces contre un camarade. Une mère pose à côté de son garçonnet de 7 ans, fière d’avoir portée plainte contre deux fillettes de 10 ans qui l’auraient violenté.
Dans un autre registre, cette affaire du petit Julien que toute la France a suivi. Elle n’a jamais eu de conclusion. On en déduit que l’enfant de trois ans s’est effectivement noyé et n’a pas été tué par son petit père comme l’avaient fortement présumé la police, le procureur de la république et l’opinion publique guidée par des journalistes uniquement relayeurs d’une procédure médiatisée. C’est oublié qu’il y a eu un mort. A force de pressions, le petit père s’est suicidé. Après les gros plans de son enterrement avec des manchettes suspicieuses, aucun retour en arrière. L’image salie n’a jamais été redorée. L’erreur judiciaire constatée, tout le monde oublie. Finalement ce n’était qu’une noyade, pas besoin de s’attarder là dessus.
Et voilà un article nouveau qui sort.
Un petit cadre qui sort de l’ordinaire dans le pages des faits divers. Moi je l’ai trouvé énorme : caricatural, c’est tellement gros : des actes de pédophilie, de barbarie, le sujet d’émotion par excellence, celui auquel on ne peut pas prendre de distance, révoltant. Or… c’est oublié que cet acte n’a jamais eu lieu et pourtant les coupables sont déjà désignés. On y est, on y est. Tout près de cette fiction mise en scène au cinéma par Steven Spielberg. Mais je me trompe sûrement. Ce n’est sans doute qu’une illusion d’optique, dans une France trop caricaturale, sarkoziste disent certains.
Allons, ne soyons pas si négatif. Ce n’est pas parce qu’on entretien partout la peur que l’on en vient à faire n’importe quoi…
Extrait de Minority report.
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