Dénuement
Une main sur sa jambe. Et nos jambes l’une contre l’autre. Ses doigts sont si proches et pourtant ils ne bougent pas. Est-ce mon imagination, mon désir ? Je les sens qui effleurent la toile de mon jean.
Le cahot de la voiture ? Je ne m’en souviens pas. Pas aussi fort que dans le train qui me ramène.
Je déplace mon sac de l’autre côté. Et malgré les discussions, j’essaye de les sentir. J’apprécie ce moment. Ce n’est sans doute rien. Mais je m’imagine. Si sa main trainait sur ma cuisse. Cela m’aurait peu être gêné…
Non, j’aurais apprécié. Cela aurait été dans le noir. Personne n’aurait rien vu. J’aurais peu être avancé ma main, en laissant juste un espace de quelques millimètres, qui, avec un rapprochement lent, tenterait une douce caresse sur le flanc de sa paume.
Partagé entre la douceur de la suggestion et le désir d’aller de l’avant, mon imagination peu drainer les rêves à l’infini, dans les limites de ce cadre, une relation discrète, une découverte secrète, entre seulement nous deux. Quelque chose que personne ne peut comprendre, sauf toi…