Les censures du temps

Une chambre vide.

Te rappelles-tu, ami, les rêves de ces draps ? Comme je regrette de n’avoir pensé qu’au sexe sans ressentir ta tête blottie sur mon épaule. Qu’as tu pensé quand ma main s’est arrêtée sur ta cuisse ? C’était à toi de désirer : tu me l’a enserrée pour la faire remonter.

Je me rappelle encore ce moment où, jaloux de te voir blotti contre un autre, je t’ai pris la main. Jeu à trois, je t’étais resté fidèle. Tes phalanges bougeaient lentement sur le dessus de ma paume. Réflexe d’un rêveur ou partage sensuel d’une énième folie ? Le lendemain tu étais debout aux aurores pour mon départ. La semaine d’après, j’apprenais que tu l’avais laissé tomber.

Aujourd’hui, beaucoup d’eaux ont coulé sous les ponts. Elles ont rejoint les rivières. Tu auras peut être honte de voir ces lignes tracées. Regrettes-tu ? Il y a toujours quelque chose à changer. Cela aurait pu être mieux. Je ne sais pas si mes émois ont été de l’amour, mais ils ont été des émois. C’était un plaisir de te voir sourire, ce sera un plaisir de m’en souvenir.

Filed under: Ecriture, Logs de vie | Posted on mars 15th, 2006 by rollover

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