Réflexion rapide sur la création du Parti Démocrate de Bayrou
Attention ce ne sont que quelques idées d’un libre penseur qui n’a reçu aucune consigne de drague des électeurs de Bayrou, et qui s’en fiche car il pense, comme le pensait Raymond Aron, penseur de droite, voire centriste, que la démocratie ce n’est pas voter pour soi-même mais voter pour celui qui se rapproche le plus de ses idées. Tant que les abstentionnistes et les contestataires n’auront pas compris cela, ils seront irrécupérables et jamais démocrates.
C’est amusant de voir la subtilité du nouveau nom : en reprenant le nom du grand parti de gauche des Etats-Unis, le nouveau Parti Démocrate Français, continue dans l’ambiguité en flattant l’atlantisme de la droite libérale sarkozienne et le centre gauche socialiste. Néanmoins, il est assez drôle de voir Bayrou faire référence à un système profondément bipartiste alors qu’il n’a de cesse de réclamer une troisième voie. Il faut préciser qu’il ne prône par le multipartisme lors des élections présidentielles : il avait revendiqué l’égalité des trois premiers (les deus grands partis + lui) auxquels il rajoutait le parti non démocratique de Lepen, sous marin médiatique et parti incontestable du dépassement du système après le chamboulement de la précédente élection présidentielle. Pas d’égalité ni d’équité, se proclamant grand candidat appuyé sur les sondages mais basé sur des scores ridicules à la précédente élection présidentielle et aux élections législatives.
Apuuyé donc sur son nouveau socle de voix, le PD devrait révolutionner la politique français confirmant ses arguments de campagne.
Moi je flaire plutôt « le succès » de l’éternel Plan B. Au lendemain du refus contestataire du Traité Constitutionnel Européen, on nous a fait le même coup.
Je note aussi et les électeurs de centre gauche de Bayrou apprécieront, que si le maître ne veut pas se prononcer pour la candidature de Ségolène, tous les députés UDF rallient petit à petit, en catimini,le candidat Sarkozy, ce qui montre une grande hypocrisie de façade. En ne donnant pas de consigner de vote, Bayrou joue la vierge effarouchée alors que ses troupes contribuent à maintenir le positionnement du parti, dit du centre, à droite.
Enfin, côté intellectuel, à part les slogans du Monsieur du Béarn, il n’y a pas de réel contenu idéologique, on l’a vu quand il essayait de relancer sa campagne non sur des idées mais sur des symboles avec la suppression de l’ENA. Je resterai donc fidèle à la tradition intellectuelle de la seconde gauche, légitimée par près de 50 ans de réflexion, bien moins médiatique ou visible mais tout aussi efficace, à long terme.