Histoire naturelle (série principe de fonctionnement)
Bon, alors quand je fais la cuisine, le ménage ou la vaisselle, j’aime bien écouter des choses intéressantes. Des fois, c’est juste des sons, de la musique, mais souvent, j’aime continuer à apprendre. Depuis que je me suis mis à internet, j’ai découvert de passionnantes émissions sur France culture. Internet permet d’écouter ce que l’on veut à l’heure qu’on veut. Et non ! Je ne mettrai pas France culture toute la journée : comme le commun des mortels, je pense que les débats sur la couleur de la peinture de Rembrandt au XVIème siècle ne me passionne pas, surtout pris en cours de route. Quoique… car je me suis mis à aimer les choses que je ne connais.
J’ai pris goût à, en effet, découvrir des choses passionnantes en écoutant des émissions sur des sujets qui me semblaient pas vraiment alléchant. En voici un exemple :
Donc, je me retrouve à me chercher un fond sonore sur France culture pour faire mes blinis aux herbes avec des oeufs aux lardons (oui je sais j’ai aussi appris avec le temps à me faire plaisir gustativement mais cela c’est une autre histoire que j’aborderai dans « pourquoi et comment j’ai arrêté le steak purée ? »), je connais maintenant quelques émissions de qualité. Tiens, j’ai envie d’un peu d’histoire, allons sur le site de l’émission les Lundi de l’histoire. Je tombe sur un titre « histoire d’un roi déchu ».
Bon, qu’est ce que c’est encore que ce roi déchu… Allez essayons, on va peut être me parler de Louis XVI, Henri IV, ou d’un roi tchécoslovaque immigré au Pérou pendant la seconde guerre mondiale ? Non… ils commencent à parler de l’ours.
Tiens l’ours. C’est vrai, ça existe encore ces bêtes là. D’ailleurs, j’ai essayé de chercher des images sur google pour illustrer ce post. Et bien on ne trouve que des ours blancs. Sans doute l’effet coca cola… Donc l’ours. Et les participants à l’émission commencent à en parler comme le roi des animaux. D’ailleurs il aurait peut être donné son nom au roi mythique de l’Angleterre car ours en latin se rapproche de Arthur.
Bizarre, le roi des animaux… moi je voyais plutôt le Lion… ou le loup… mais l’ours… Pourtant c’est vrai qu’un ours c’est aussi un animal fort et dangereux, autant qu’un lion… et plus qu’un loup. Alors pourquoi l’oublier ?
Et l’émission développe. L’ours était considéré dans le haut moyen âge comme le roi des animaux. On le considérait d’ailleurs avec majesté comme un égal de l’homme. L’ours est le seul quadrupède à faire l’amour par devant, comme les hommes, s’en suit de grands débats moyenâgeux sur la nécessité de baptiser un enfant qui serait né du viol d’une femme par un ours ou… du viol d’une ourse par un homme…
(les invités, en profite pour faire une parenthèse et parler du cochon, dont on sait dès le moyen âge, qu’il a adopté le même métabolisme que l’homme. On le disséquait pour étudier les organes quand la religion interdisait l’ouverture des corps humaines. Et de conclure par la question que peut être le porc n’est pas consommable chez les musulmans, non pas seulement à cause de la toxicité de cette viande exposée à la chaleur de ces pays, mais peut être aussi à cause de cette similitude humaine) .
Il était omnivore comme l’homme et on admirait sa force.
Or au XIIème siècle, l’ours disparaît. Avec les premiers blasons, le Lion prend sa place. Pourquoi ? Charlemagne était déjà un grand tueur d’ours. L’ours était identifié aux germains et au fur et à mesure que progressaient les troupes franques, on abattait les ours dans les forêts noires.
Mais surtout, c’est la religion catholique qui fit beaucoup de mal à notre plantigrade. Saint Augustin, grand patron de l’Église, le considérait comme l’animal du diable. Comme lui, l’ours était poilu. L’ours est un des animaux les plus poilus. Et le poil commençait à à caractériser l’animalité contre l’humanité imberbe. L’ours avait la couleur de l’enfer. Le brun à l’époque était une couleur détestée, ni noire, ni rouge, une couleur pas assez franche. Enfin et c’est surtout l’argument caché, il s’agissait d’en finir avec le culte païen, d’origine celte, voué à l’ours. Remplacer l’ours par le lion, animal étranger à l’environnement européen, c’était remplir cet objectif. Le lion devient donc le roi des animaux et l’emblème des premières armoiries royales.
Une véritable haine se développe contre l’ours. Un animal auquel on assimile pas moins de 5 pêchés capitaux : la gourmandise (bien entendu), la colère, la luxure, la paresse, l’orgueil. Les autres animaux n’en auront tout au plus que 3 ou 4. Puis les contes s’acharneront à fait perdre à l’ours son côté majestueux et on en fera un animal bête. L’animal bête, barbare que l’on reprendra après dans les expressions populaires de dénigrement « Tiens c’est un ours ». L’ours était devenu un roi déchu…
Bref, j’ai encore appris quelque chose.
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