Entre deux livres
Je suis allé sur les bords de Seine. Je n’avais plus de livre de voyage à lire. Au lieu de me précipiter vers une centrale de vente culturelle, j’ai décidé de tester les bouquinistes, ces traditionnels vendeurs qui résistent encore et toujours à l’envahisseur.
Parmi les étals cadenassés, flot de boîtes métalliques, parsemant les hautes berges de la Seine (sur plus de 3 km selon le site de la Mairie de Paris), il y en a toujours un ou deux ouverts. Certes parfois, il s’agit plus de vendre des petites tour Eiffel, des peintures factices de Bayeux, des T-shirt I love Paris, mais ce n’est que la petite minorité au pieds des ponts de Notre Dame.
J’ai donc regardé les reliures, conservées sous un fin blister de plastique collé par deux scotchs, parfois jaunies. J’ai du un peu m’imposer face à deux américains qui feuilletaient d’anciens numéro du journal de Mickey. A ma petite déception, je n’ai pas pu trouver « L’enfant et la rivière » de Bosco que j’avais vu la dernière fois. Mais j’ai trouvé un petit livre d’Henri Troyat. Tiens je ne connais pas, essayons.
J’ai payé deux euros. Puis dans le métro, j’ai défait fébrilement les attaches. Un vrai livre des années 60. Un livre qui se tient plus que celui que j’ai acheté 7,50 euro pourtant. A la tournée des pages, une odeur m’enivre. Je ne résiste pas à la tentation de rapprocher mon visage et de me rappeler la petite armoire remplie de lectures de la bibliothèque rose qui était chez ma grand mère…
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