Texte absurde
L’enfant s’interrompit.
- Non définitivement, je ne puis point.
Le maître, la baguette entre les mains se retourna.
- Comment tu ne puis point ?
Une larme perla sur la joue du gamin.
- Conclure.
Le visage du maître se froissa.
- Ce n’est pas dans vos habitudes de ne pas apprendre une partie de la leçon. Tous vos camarades sont pourtant passés, et avec succès.
Une rougeur barra le visage de l’enfant. Il n’aurait pas du se sentir aussi supérieur. Péché d’orgueil. Cela lui apprendrait. Il ne fit même pas mine de dissimuler. Il était son ultime déception. Tout était noir et même s’il tentait de relever la tête, il savait que tout était perdu. D’une voix incertaine il reprit pourtant :
- Et si je ne veux pas que cela se termine ? Si les belles histoires ne devaient pas avoir de fin ?
Le mentor impitoyable :
- Vous savez très bien, mon ami, que ce sont les fins qui enrichissent, on ne comprend que dans la douleur, on ne se rappelle que des mauvais points. C’est pour cela qu’il va me falloir vous punir même si je sais déjà que vous n’en retiendrez rien.
Le maître ferma le pupitre et donna congé à l’élève. Celui-ci retint ses larmes jusqu’à la porte du dortoir. Il s’effondra sur son lit. Même si les larmes ne venaient plus, il avait mal, il ne se sentait plus respirer. Il aperçu sur la table de chevet, le bouquet d’oeillets que sa mère lui avait récemment offert pour sa fête. Comme il n’y avait que lui pour recueillir ses confidences, il se tourna sur le dos et prit une profonde inspiration.
- Comme il était beau pourtant. Mis à part les rimes embrassées, c’était une belle poèsie.