Ils sont beaux, elle est conne, on oublierait presque qu’ils sont de droite…

Rêve étrange, blessures profondes, culpabilité… je me suis réveillé ce matin avec un goût étrange dans la bouche. Mais je n’en parlerai pas. Du moins, cette fois-ci. L’analyse a repris ses droits. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Je ferai donc un post politique. Même si j’ai envie d’arrêter. Même si la politique c’est le meilleur moyen de se faire des ennemis. Mais bon, c’est un peu ce cri de révolte que je finis pas lâcher. Cri de révolte contre cette campagne qui n’a pas encore débouché sur les idées (mais ce qui ne devrait pas tarder) et ne s’attache qu’aux apparences, aux petites phrases.
Sarkozy, la droite revient fière d’elle même
Venant en aux faits. J’ai regardé M. Sarkozy à la télé sur TF1 la dernière fois. Je ne suis pas de ceux qui n’aiment pas entendre le discours opposés. L’influence lointaine d’un prof en seconde (tiens encore un lien avec mon rêve), qui nous avait affirmé, devant nos regards révoltés d’adolescents attardés, qu’il lisait les livres de M. Le pen, car « c’est la meilleure manière de combattre les personnes qui nous répugnent ». La comparaison n’est pas à faire entre M. Lepen et M. Sarkozy. Je suis bien trop modéré pour cela. D’ailleurs l’image sécuritaire de Sarkozy n’est qu’une image. Depuis les élections de 97 et les triangulaires dévastatrices pour la droite, la politique de M. Sarkozy, après les déconvenues du libéralisme économique balladurien, s’est structuré face à celle de M. Chirac en s’affirmant par rapport au Front National. Bref, ne pas laisser de champs à une extrême droite en puissance quitte à durcir son discours. Malheureusement, cette image de ministre de l’intérieur rigide lui colle à la peau et fait même peur à la frange modéré de son électorat. C’est pour cela qu’il tente désespérément d’attendrir ses propositions et de revenir au centre.
Mais ce n’est pas cela qui m’oppose au candidat de l’UMP, mais cet égoïsme social qui caractérise bien la droite. Cet égoïsme qui se traduit par cette volonté de « on ne va pas payer pour les autres, même si on en a les moyens » et de ternir l’image des plus faibles pour se donner bonne conscience. Les chômeurs deviennent donc des faignants, les Rmistes des assistés…
Surtout ne pas toucher aux systèmes mais s’en prendre aux plus faibles
Pour M. Sarkozy, résoudre
- Le problème du chômage ce n’est pas optimiser le service de l’emploi comme l’on fait les danois, en mettant à plat les système existants, en assurant la mobilité des salariés qui peuvent changer d’entreprises très facilement car l’Etat leur garantie une sécurité du parcours avec une forte indemnisation et des services de formation performant. Non c’est obliger ces faignants de chômeurs à ne pas refuser plus de 2 propositions à l’ANPE.
- Le problème de l’assurance maladie, ce n’est pas responsabiliser tous les acteurs de la santé (médecins, laboratoires, pharmaciens, établissement de santé), c’est lutter contre des fraudeurs (souvent imaginaires).
- Le problème du logement, ce n’est pas les conséquences de la peur de l’avenir et du placement immobilier, de la spéculation, de l’achat étranger, c’est (véridique) la faute des sans papiers qui occupent illégalement des logements car ils ne sont pas français.
Bref, à « la France qui travaille » on oppose « ceux qui ne veulent pas s’en sortir ».
Qu’est ce que l’égoïsme social ?
Garder son argent n’est pas choquant. Ce qui est révoltant c’est de ne pas rendre ce que l’on a reçu. Et l’un des grands thèmes de la droite est justement de faire oublier que l’on a reçu derrière le mythe du « Si j’ai réussi c’est parce que je l’ai voulu ». On ne peut réussir que grâce à la communauté, grâce à des institutions publiques que l’on peut critiquer mais qui reste performantes (écoles, service public, cadre légal) et, ce qui va scandaliser l’extrême gauche, la paix sociale.
Prenons le cas médiatique d’un Johnny. Ce chanteur célèbre se plaint de trop payer d’impôts. M. Sarkozy dit qu’il l’a bien mériter grâce à ton talent. Or, s’il n’y avait pas eu la politique de droit d’auteur à la française, le financement public et la politique des quotas de diffusion des auteurs français, ce petit chanteur qui plagiait dans les années 60 les grands tubes de rock américains n’aurait jamais existé dans le monde fabuleux de l’offre et de la demande. (J’en profite pour souffler une idée toute blairiste à l’oreille de ce nouveau converti au socialisme anglais M. Sarkozy, pourquoi ne ferions nous pas, comme les socialistes anglais propose de la faire pour les étudiants formées en Angleterre, rembourser les frais que la Nation a investit à ceux qui s’expatrient ? C’est à dire dans le cas de Johnny rembourser le montant des droits d’auteurs perçus, et exiger que dorénavant, Johnny ne puisse être compter dans le quotat de chanson française, mais dans la quotat de chanson suisse ?).
Dans un autre domaine, c’est le même M. Sarkozy, enfant de deuxième génération, qui a bénéficié des règles « généreuses » de l’immigration française et qui souhaitent les durcir pour les autres.
Je ne reviendrait pas sur la nécessité de la paix sociale pour permettre à certains de prospérer économiquement. Le cas désastreux de l’Afrique doit plus aux guerres inter-tribales qui la minent qu’au problème des bites des africains que le professeur Pascal Sevran a eu l’intelligence d’identifier. Il est donc indispensable pour la bonne tenue d’une économie de redistribuer de manière équitable (et non égalitaire) les produits de la croissance. Et de garantir à tous des moyens de pouvoir évoluer socialement de manière plus ou moins accélérée.
Il y bien une différence philosophique entre la droite et la gauche. Je penserai même que par son égoïsme social, la droite résonne à court terme. On ne peut pas lui reprocher, c’est son système de penser que l’on peut acquérir très vite des plus values en manipulant en bourse. Mais c’est oublier que gérer une société ce n’est pas jouer au casino. Ces 5 dernières années on a pu malheureusement constater l’échec totale de la politique économique alors que la droite avait pour réputation de savoir mieux gérer que la gauche (et ce n’est que réputation car garder son argent pour soi, le mettre sous un matelas ou faire des économies, ce n’est pas gérer…).
Au moins Sarkozy est bien fidèle à lui même un homme de droite. La question est de savoir maintenant si la candidature d’un Bayrou pourrait nous sauver de « la conne ».
Le cas Bayrou, homme compétent ?
Alors, j’ai entendu qu’il fallait voter Bayrou car il était plus présidentiable, qu’il était plus… qualifié pour la fonction que Mme Royal. Au cours de quelques recherches, je suis allé sur le site de l’assemblée nationale. Et voici les chiffres livrées sur leur profil et faire le comparatif entre Mme Royal et M. Bayrou

Sans appel. Il faut quand même rappeler que M. Bayrou est président d’une formation politique qui se veut d’importance. Or, il ne s’exprime pas et en propose rien. Oh si j’oubliais… la dernière ligne « Liste des séances au cours desquelles le nom du député apparaît (depuis le 20 janvier 2004) ». J’avoue que cela aurait pu invalider ma thèse voire même me voir retourner le bâton, « ah, tu vois ségo en plus elle n’est pas présente à l’assemblée ». Alors, je me suis résolu quand même à regarder ce que ce chiffre voulait dire et je suis allé lire les différentes interventions. Alors le nombre d’occurrences où l’on voit François intervenir par un « Oui ! », « C’est vrai ! » ou quand il a une longue intervention à faire c’est toujours pour la mort de quelqu’un ou pour rappeler à l’Assemblée la dure conditions des salariés de telle entreprise, de ses pauvres libanais qui souffre de la guerre, bref, que de la condescendance, peu de critiques, de propositions, du vent quoi…
Un homme du centre ?
Bon ça c’est sur l’idée de compétence, la forme. Sur le fond, M. Bayrou nous dit qu’il est du centre et qu’il faut une large cohésion nationale autour de lui. C’est nouveau ce discours au centre de Bayrou. Sous la précédente législature socialiste, M. Bayrou déclarait que le centre était à droite. Bref, on s’accapare le centre et on défie les lois de la géométrie… De toute façon, mise à part les récents revirement du groupe UDF, qui un an de la présidentielle s’oppose ou s’abstient, M. Bayrou a toujours soutenu les gouvernements de droite dont il a été plusieurs fois ministres. Au niveau local, l’UDF fait presque systématiquement alliance avec l’UMP. Bref, si M. Bayrou est élu président ça sera le retour de la droite au pouvoir. L’UDF sera en position de force pour renégocier ses positions locales en laissant une place conséquentes à l’UMP au gouvernement. Peu de chances pour que M. Sarkozy soit premier ministre car cela serait un cinglant échec que de perdre face à M. Bayrou mais une Mme Boutin aux affaires familiales serait tout à fait possible. Et dans ce scénario, adieu mariage homosexuel dont M. Bayrou s’est fait un chantre… très récemment.
Rappelez vous, le PACS, c’était il y a pas si longtemps. M. Bayrou vote CONTRE. Erreur de jeunesse on pourrait dire, mais bon… si il était aussi « open » à la cause, pourquoi ne s’est-il pas juste abstenu ? Car on aurait pu toujours dire que c’était du à la séduction enchanteresse de Mme Boutin.
Un autre exemple de revirement à la dernière minute qui est devenu un cheval de bataille du candidat « centriste », la baisse du déficit. Le déficit public de la France est énorme, il est urgent d’en faire la priorité des priorités. Mais pourquoi donc M. Bayrou a voté POUR le premier budget Raffarin qui initiait les promesses du candidat Chirac de baisser de 40% les impôts !!! Déjà à l’époque, alors que la croissance retombait on savait que ce n’était pas du tout raisonnable. C’est peut être le même M. Bayrou qui vota le premier budget de la Sécurité Social (ça je ne l’ai pas vérifié) qui prévoyait l’augmentation des médecins de 15 à 20 euros pas consultation et qui a plombé les comptes de la Sécurité Sociale qui étaient positif en 2000 !!
Il ne s’agit pas là de critiquer des changements de positions, mais encore faut-il assumer ce qui n’est pas que des paroles dans la presse mais de vrais actes politiques avec des conséquences non négligeables. A partir du moment où on vote, on n’est plus à réfléchir à une position…
Bayrou ?! un démagogue !?
Enfin je terminerai pas le M. Bayrou est-il démagogue ? Comme M. Le Pen, mais là encore la comparaison n’est pas idéologique mais au niveau des méthodes, M. Bayrou joue sur la victimisation par rapport aux médias. Il a fait une émission sur le sujet d’Arrêt sur images sur le sujet. Schneidermann l’a lâché après avoir vérifié les comptes. Et la perle qui sort ses dernières jours, après avoir reproché à tous de ne pas pouvoir s’exprimer d’égal à égal, M. Bayrou songe à ne pas participer à la nouvelle émission politique de TF1 car, TF1 c’est vraiment une chaîne de droite et sarkoziste encore… M. Bayrou a sans doute été le dernier français à l’apprendre…
(post dédié à Dominique Strauss-kahn, candidat malheureux à l’investiture socialiste, mais qui sera peut être premier ministre de Mme Ségolène Royal ou du moins, ministre de l’économie, si celle-ci est élue)