Je me remet à penser…. pas bien…
X 12:09 Bonjour! Permets-moi de te déranger, parce que je viens de voir ton non en tête de la liste du groupe « lol-ophobes »; or, étant nouveau sur ce site, je me suis en effet étonné de recevoir pas mal de messages bizarrement émaillés de ces trois lettres, « lol » (ce qui finit en effet par agacer un peu): que signifie ce mot? quelle en est l’étymologie? pourquoi tant de correspondants se croient-ils obligés d’en coller une demi-douzaine par message?
RollingEyes 21:06 lol signifie « laughing out loud ». En français ça fait mdr « mort de rire ».
sinon, je suis lolophobe mais modéré. J’aime bien les lol de temps en temps quand ils peuvent servir à quelque chose. Je suis d’ailleurs un grand utilisateur de smiley.
En fait, pour ma part, internet est un nouveau vecteur de communication. Et une communication instantanée. Cette communication particulière nécessite parfois d’être nuancée car l’écrit est aprfois dur et on a pas le temps d’une lettre pour clairement interprêter ce que veut dire quelqu’un. Donc voilà un peu.
X 21:19 merci pour tous ces renseignements, j’avoue que j’avais du mal à comprendre: au début je croyais que c’était une erreur de frappe et puis je suis tombé sur un correspondant qui arrivait à en mettre quatre en trois lignes… ce qui devenait effectivement un peu crispant.
Quant aux nuances, mon pauvre ami!… Je doute qu’internet soit seul responsable: j’ai l’impression, chaque fois que je rentre en France, que mes chers compatriotes ont un petit peu moins de vocabulaire et que le sens en est chaque fois moins précis, y compris dans la conversation courante…
RollingEyes 21:48 je ne veux pas faire mon pédant… mais Tocqueville disait la même chose en 1850 : Le langage s’appauvrit à cause de la démocratie.
Moi je suis résolument optimiste. Les mots sont utilisés par tout le monde, sont détournés par les classes populaires, voir enrichis. Car il y a toujours une raison à ce détournement. Et parfois, on revient aux racines éthymologiques du mot. Une langue vit et c’est fascinant la vie.
En fait, pour résumer, pour moi, la langue ne s’appauvrit pas mais se complexifie. Et c’est pour cela qu’il faut avoir recours parfois à des « scientifiques » (peut on dire que les littéraires sont des scientifiques, éternel débat) car le danger est en effet de tout confondre, de ne pas saisir le contexte, d’oublier « qui dit » et « quand est-ce que cela a été dit ». La tâche est difficile.
Pour ma part, j’aime jouer avec les mots, tout en m’interrogeant sur leurs contextes. Mais je ne suis pas souvent suivi. On ne comprend pas trop ma démarche. Je reste flou pour le commun de mes chatteurs.
Mais je communique beaucoup pour éclaircir ce brouillard en variant les perspectives de ma personnalité
Vous me suivez ?
X 22:20 le problème aujourd’hui c’est que le gauchissement du sens des mots n’est pas tant le fait des classes populaires (ce qui a son charme, je surenchéris sur toi, et son poids de réalité socio-historique) que de cette vaste classe moyenne à vernis « intellectuel » (bicôze scolarisation de masse) dont l’emblême serait le parler journalistique, qui gêne précisément par son pédantisme de parvenus et par sa volonté de montrer à la « vile populace » qu’on cause un français châtié. Exemple: pourquoi dire « mettre en exergue » quand on veut dire « mettre en évidence » (& qu’on ne sait pas soi-même exactement le sens du mot « exergue »)? évidemment pas pour que le populo comprenne, mais pour qu’il en prenne plein la vue, et s’imagine que c’est ça la « belle langue ».
Maintenant pour ce qui est des « scientifiques », eh bien si, je crois qu’il existe une vraie scientificité de tout vocabulaire. Prends par exemple mon domaine (les sciences politiques): les mots y ont comme tu le dis un contenu conceptuel précis & une historicité propre. Mais là aussi, pour faire bien, l’échotier politique de base va chiper deux ou trois de ces termes hors contexte & dans le plus grand flou sémantique pour les balancer sur n’importe quelle réalité. Exemple: à force de balancer de cette manière du « nationalisme », du « fascisme » ou du « populisme » dès qu’il est question de Le Pen, toute analyse un peu complexe du phénomène disparaît; si bien qu’en voulant le stigmatiser par ces mots, on se condamne en fait à ne pas le comprendre (et par conséquent, on perd un bon moyen de le contrer efficacement).
Vous me suivez toujours?
PS: Vous m’avez rappelé que j’avais repris au mois de juillet, à Beyrouth, la lecture de « L’Ancien Régime & la Révolution » du cher Alexis et que je l’avais abandonnée à cause du bruit des bombardements…
RollingEyes 08:16 Je dois me sentir concerné quand tu dis « vaste classe moyenne à vernis « intellectuel » (bicôze scolarisation de masse) » ? ^^
Et quand on parle de scolarisation de masse tu parles du lycée ? de l’université ?
Il y a d’excellents blogs sur ga de correction du mot.
http://blog.demis.gayattitude.com/
Le parler journaliste est une langue de communication, pas de poèsie. L’usage de la langue doit varier en fonction du contexte. Parfois, il faut savoir choquer, attirer l’attention pour donner une information rapide. Maintenant, rien n’empêche cette information d’être discuté dans d’autres cercles, dans d’autres temps. Par ex, il y a france info, tf1 et france culture. Ce qui est bien dans une démocratie, c’est que l’on peut choisir où on veut s’informer.
Il y a toujours un pois sociologique : certaines catégories sociales ont tendance à ne pas aller au bar ou au théâtre. Mais certains individus qui y appartiennent le font quand même. Et le système doit permettre cette fluidité même ridicule pour assurer la stabilité.
Tiens moi aussi j’ai fait science po. enfin science po fac .
Il faut savoir que les politiques doivent parler aux peuples et parfois cela passe par de très grandes divergence de sens (as tu vu l’émission arrêt sur images sur georges frêche ?).
Sur la nationalisme et le fascisme, ce ne sont pas les mots qui sont importants à mettre en avant, mais les processus.
PS : oui dur dans le brouhaha d’étudier. J’essaierai les boules quies à votre place ^^.
X 07/01/07 – 00:03 j’ai peu de temps pour te répondre, mais je vais essayer de faire vite. Le problème du « choix de l’information en démocratie », c’est qu’il est si peu un choix, tant sont puissants les déterminismes socioculturels: le gars qui sort d’un CAP de plomberie a-t-il vraiment le choix entre RTL & France-Culture? (mais inversement, y a-t-il beaucoup d’agrégés qui condescendraient à écouter RTL?) Je n’ai pas vu l’émission sur Georges Frêche, mais d’après ce que je sais du bonhomme, son cas me fait penser à celui de Charles Millon (au fait, il existe toujours celui-là?) – qui illustrait bien ce que tu dis (si je t’ai bien suivi) des écarts de sens: un de ses dadas, c’était de citer Charles Péguy; or Charles Péguy tel qu’il l’interprétait à Paris, c’était le dreyfusard, le républicain teinté de christianisme social, et à Lyon le nationaliste mystique et le traditionnaliste… jusqu’au jour où, élections aidant, il a finalement « choisi son camp » – ce qu’on doit bien finir par faire tôt au tard, quand on fait de la politique.
Pour les boules quiès, j’ai essayé: contre les déflagrations des bombes à phosphore israéliennes (même à une dizaine de kilomètres), ça fait que dalle.
RollingEyes 20:36 Je suis optimiste. En effet, il est difficile quand on sort d’un CAP plomberie de passer de RTL à France culture. Mais il peut écouter France inter. Et puis, son gamin le fera peut être à sa place. Je suis issu d’une grande famille qui n’est pas trop haut placé. Ma mère a 8 frères et soeur et on voit dans cette famille des diparités au niveau habitus intellectuels. Il y en a pour tous les goûts. Or nous sommes à l’origine de la même nature sociale…
Tu parles de charles millon ou de georges frêches ?
Mais quelle idée de vivre dans des pays pareils aussi ???
Attention post qui risque d’être mis à jour !
Tags: communication, internet, vie virtuelle