Psychose

Ou pourquoi Silent Hill 2 est mon jeu vidéo favori.

La série Silent Hill sur PS/PS2 est la deuxième grande saga de jeux vidéos genre survival horror, inauguré par Resident Evil. J’y suis tombé un peu par hasard, en téléchargeant le premier du nom sur internet et en étant déjà charmé par un je ne sais quoi…

J’ai commandé les Silent Hill. Le 2 m’est arrivé en premier. Et il m’a conquis…

Silent Hill 2 semble commencer comme une histoire d’amour. Un homme se retrouve dans un paysage mélancolique, il revient à Silent Hill après avoir reçu une lettre mystérieuse de sa femme, morte il y a quelques années de maladie. Elle lui donne rendez vous dans cet « endroit spécial » où ils sont venus autrefois.

Une histoire de souvenir, de retrouvailles par delà la mort, mais comment justifier ses ténèbres dans ce qui aurait du être une romance ? Des créatures désarticulées qui vous attaquent dans des rues embrumées ? Et cette femme, Maria, sosie terriblement sensuelle de cet amour perdu ? Marie ne serait-elle pas morte comme on aurait pu le penser ? Le héros, James, ce blondinet idéaliste serait-il un Orphée qui pourra délivrer son Eurydice de cet Enfer ?

Non… le malaise s’installe peu à peu. Et on découvre que les humains qui se cachent dans ce monde dominé par l’horreur dissimulent de terribles secrets. Angela qui a accueilli James, est en fait une femme profondément perturbée. Violée par son père, on comprend qu’elle a tué sa famille en mettant le feu à sa maison. Elle déambulera pendant tout le jeu sans volonté de s’en sortir. Eddy est devenu un psychopathe qui ne fait pas que se défendre mais abbat ceux qu’il soupçonne de se moquer de lui.

Et James, qui est-il vraiment ? Le héros que l’on incarne, avec lequel on a sympathisé, avec lequel on a partagé toutes nos émotions, est en fait aussi le bourreau du jeu. Ainsi, le monstre de cet opus est pixel pour pixel calqué sur lui, mis à part cette grande tête en forme de pyramide.

La pyramide du remord comme l’a analysé un fan sur un site aujourd’hui disparu. Car Silent Hill 2 est en effet une quête vers le souvenir, mais vers le souvenir du meurtre de James. James qui a étouffé sa femme qui l’excédait par sa constitution maladive. Il ressace son crime dans la prison qu’il parcourt. Il descend dans les profondeurs de son être pour se réaliser dans l’horreur tout en succombant à ses pulsions dont l’une a les traits de Maria, la Marie qu’il aurait voulu avoir.

Silent Hill 2 nous décrit les méandres de la psychologie humaine qui déforment la vision des êtres et des choses, de manière concrête, euphémisée, suggérée. Dommage que le succès de l’opus n’ait obligé les auteurs à vulgariser l’histoire, lui enlever son côté maudit ou plutôt l’extérioriser en lui donnant la figure d’un démon qui manipulerait les humains mauvais malgré eux. Bref du politiquement correct. Silent Hill 2 perdra dans sa version director cut, sur PC et Xbox, beaucoup de sa magie… Sorcellerie ?

Filed under: Arts mineurs, Goût, Jeux vidéos | Posted on décembre 2nd, 2006 by rollover

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