Séjour en mélancolie

Retour au bercail familial. Les fraisiers sont morts. Il n’y a plus de noix. Du thym pauvre continue de pousser près de la vieille cage à escargot. Parfois dans une armoire, on peut croiser un verre encore rempli mais rangé près des autres. Le feu d’un brûleur est allumé, seul. Au loin, le ronron de la télé allumée accompagne la « pendule d’argent ». Sur la pendule, il n’y a d’ailleurs plus d’heure. Le temps est juste à l’urgence… de ne pas oublier. Ce temps au mouvement si lent, qui parfois comme un disque rayé s’égare dans un radotement. Au fond, en somnolant près de sa canne, la grand mère ne s’ennuie pas.

Ailleurs, la grand tante, aux sourcils encore noircis, mais à la bouche désormais déteinte et à la calotte grisonnante, a laissé tomber les assiettes dans l’abrupt escalier qui lui fait peur et l’emprisonne à l’étage. Un verre de vin rouge bon marché, acheté par la femme du voisin qui a la gentillesse de faire les courses. Des boîtes comme repas mais on tient encore à faire la vaisselle… pour s’occuper. Les voyages ne se font qu’à vitesse de déambulateur. Le jardin là aussi est en débarras. Inaccessible. On a bouché le bassin des poissons rouges où à 4 ans j’étais tombé, tête la première. Elle a encore les yeux larmoyants en pensant à son Titi qu’elle revoit parfois en rêve ou en relisant l’une des nombreuses reliures qui reprend ses mémoires.

Filed under: Ecriture, Logs de vie, Musique | Posted on janvier 17th, 2008 by rollover

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