Téléphage

Il fut un temps où je fus téléphage. J’ai eu mes chaînes cultes, « La cinq » entre autre où je pouvais regarder Olive et tom le matin, voire pousser la passion à le regarder une deuxième fois à 17h. Les deux fois avec du chocolat chaud et des tartines de pain grillées et beurrées, sans confiture.

J’aimais bien ce numéro qui voltigeait partout et cette étoile qui venait se poser avec des trainées lumineuses. . Sans doute comme les papillons j’étais attiré par le flot de lumière et de couleur des génériques. C’était les vacances, bien loin des ternes présentations de la télé d’état qui régnait en Outre mer. Je n’ai donc pas pu m’attacher à celle qui fut stigmatiser comme la télé de l’Italien.

Je me rappelle collectionné des pin’s aux figures des marques télévisées, d’émissions. Je regardais de vieux télé 7 jours. Je me suis levé aux aurores pour voir le débuts des programmes.

Pourtant cela m’a fait sourire quand des manifs ont éclaté à la Réunion pour défendre une télé privée illégale, Freedom, qui se lança après dans la politique et propulsa une égérie de Jacques Chirac, Margie Sudre. Pourtant, en France métropolitaine, quelques années plus tard, qu’elle ne fut ma surprise de voir cette mobilisation en faveur de cette 5 maintenant moribonde et dont je vis éberlué la disparition via le zapping de… Canal plus qui venait de commencer à émettre au début des années 90.

Canal plus, la chaine du désir, premier film porno, chaine d’une certaine élite qui se payait alors le décodeur. Canal plus et ses films récents toute la journée à une époque où j’étais profondément cinéphile. Chaine moderne pas excellence, avec des bandes annonces très travaillées, qui allait mettre fin à l’amateurisme des speakerines vahinées. Ils avaient choisit pour sa conversion réunionnaise une seule voix pour la présentation des programmes, la voie langoureuse d’une femme qui renforçait le côté fantasmatique que je pouvais avoir de cette chaine.

Ma mère ne l’avait pas, mon père s’était abonné mais ma belle-mère, par jalousie, se l’était réservée pour elle-seule. Nous devions l’après midi nous faufiler avec ma soeur dans sa chambre, prendre garde à ne rien faire bouger, puis lancer le décodeur, machine étrange avec des diodes rouges et vertes qui par magie remettait décryptait les images. Parfois, on entendait le portail grincer. La fenêtre de sa chambre donnait directement sur lui. Nous êtions donc couchés, invisibles sur la moquette et il nous fallait rapidement tout éteindre et fuir à l’étage dans nos quartiers permis. Excitation de l’interdit.

Générique long de Canal plus première version

J’avais une vraie fascination pour l’elipse. Les formes géométriques, l’ouverture parfaite sur le rythme d’une musique de lancement magique. C’est avec une grande déception que j’ai vu la transformation du logo en un vulgaire cartouche noir et blanc.

Cela fait bizarre rétrospectivement de voir cette passion qui m’animait pour l’écran cathodique et ses constructions labelistiques. Moi qui, aujourd’hui, le regarde très peu. Je trouve les programmes de moins en moins intéressants. Maintenant, je suis plutôt radio. J’aime écouter, à la carte, quelques émissions culturelles sur le net. Et je regarde des films choisis à l’avance quand le besoin se fait sentir. Bref, je me compose moi-même mon programme sans contrainte de temps, sans pause pub. C’est peut être cela, je n’ai plus envie d’être contraint par le temps, Internet, révolution du contenu, diversité de la communication et liberté du passe temps.

Post dédié au premier samedi du mois.

Filed under: Logs de vie, Musique | Posted on août 12th, 2007 by rollover

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