Les Fenêtres
En ce moment, je suis d’une nature observatrice. Parfois je me retrouve sur le dos (qui me fait mal) à observer le monde, dans la quiétude, avec parfois un peu de musique en fond sonor, mais très loin. Et mes yeux s’attardent sur des choses, ces petites choses que je trouve extraordinaires. En aiguisant le regard, le monde redevient beau et redevient le terrain de jeu de l’évasion.
Quel contraste avec mon autre moi, qui comme beaucoup d’autres, court sans cesse, le casque sur les oreilles, la tête pleine de préoccupations, parfois le portable à l’oreille, le regard dévorant les publicités de dévêtu(e)s, et un chewing-gum, une pastille, une clope (et oui cela existe encore) dans la bouche. Société d’aujourd’hui dont le but est de toujours exciter nos sens, en permanence, par des artifices avec cette peur obsédante de l’ennui, du banal. Nous sommes connectés en permanence à la société. Où le temps est si bref.
J’aime retrouver ces moments où le temps s’étire. Où on culpabilise, presque, de son indolence et où on est au repos. Les sens durement éprouvés, en proie à l’indigestion, se retrouvent une certaine frugalité.
Allongé sur le dos, je vois ce curieux point d’exclamation sur le plafond. La lumière des réverbères se projette par la double fenêtre avant d’être découpée par la porte ouverte de la chambre. Oui. Il devait y avoir de la musique, si la porte était ouverte… Mes yeux ont du s’arrêter dessus : Tiens, qu’est ce que c’est ? C’est étrange. Cela me fait penser à quelque chose. Oui ! Et avec l’envie de conserver cette sensation pour plus tard, quand mes sens seront à nouveau redevenus gloutons, je lance la main dans le noir, à la recherche de mon appareil. Sans flash. Bouger le moins possible…
Les couleurs ne bavent pas, mais retoucher c’est déjà tromper ?
Un autre fois, alors que le coucher de soleil s’éteint progressivement, dans l’axe d’une nouvelle double fenêtre. Je travaille l’angle. Comment trouver la bonne diagonale ? Les bonnes diagonales. Et de trouver un petit côté « vieux cadre ancien » avec le dérouleur du store américain en bas à gauche que l’on va tâcher de confirmer avec la hauteur du building. Clic.
