Anti intellectualisme
Cela m’a pris dimanche. J’ai eu besoin de me replonger dans un roman. Je me suis remis au « Nom de la rose » que j’ai arrêté depuis un mois et demi/ deux mois (?) et j’ai refermé pour un temps mes livres de sociologie. J’aurais bien aimé terminer ma suite d’articles politique que j’ai commencé avant le premier tour. J’ai essayé plusieurs fois mais je ne suis pas satisfait. Sans doute parce qu’il s’agit du chapitre le plus difficile. Celui qui aboutit à des propositions. Mais peut être aussi parce que j’ai pas mal de travail en ce moment et je rentre assez tard pour dégager quelques après-midi d’avance. Enfin, j’ai un peu trop réfléchi ces derniers temps et j’ai peut être besoin d’un peu de temps pour ressentir.
Et il faut savoir accepter ce retour de balancier, dont les mouvements se rapprocheront, je l’espère, du pendule. Déjà c’est pas mal, j’accepte et je suis conscient de ces deux parties en moi que j’essaye de réconcilier au lieu de les opposer (merci à Brice, même si c’était de manière involontaire, il y a des attentions qui tombent justes au bon moment).
Donc, je me remet à lire des romans et je me remet aussi au cinéma. Un gaien, qui écrit un peu moins sur son blog en ce moment, m’a rappelé l’existence de « Out of Africa » que j’ai vu il y a longtemps, encore immature, et dont je me rappelais vaguement.
Je l’ai revu avec plaisir. Cela fait du bien une bonne vieille histoire d’amour, à l’étranger, à une autre époque. Les paysages sont magnifiques. On se replonge dans le contexte colonial. Mais avec ce destin héroïque de deux amants. Les histoires d’amour que savent si bien nous raconter le cinéma américain dans la lignée des « Autant l’en emporte le vent », « Casablanca »…
Se dire d’abord, que l’amour peut attendre, qu’on peut mettre une vie à apprendre à aimer quelqu’un. S’interroger sur les futilités du quotidien et l’emprisonnement que l’on se fait subir chaque jour. Et puis, gagné par cette liberté, presque refuser la fin de ce film.
A quoi bon aimer si fort, si c’est pour se retrouver si peu ? Pour idéaliser les choses, il faut les mettre à distance. Cette mentalité religieuse ancrée en nous qui veut que plus l’on souffre plus l’on prend du plaisir. En d’autres termes, faut-il se retenir pour mieux jouir ? Ou l’amour passionnel et la jouissance ne sont-ils que des futilités supplémentaires d’une vie sans but.
Ambivalence de mon caractère romantique et libertaire, de ma recherche de sentiment et de sexe, de ma quête d’un idéal héroïque ou d’une fusion dans l’environnement.
Enfin, ce ne sont que des rêveries solitaires, une vie se construit avec l’(les) autre(s). C’est à celui (ceux) qui sauront faire arrêter le pendule.
– I’m Better At Hello; Karen’s Theme l (1990)
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