Poèsie critique matinale

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j’estois belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dés aujourd’huy les roses de la vie.

Ah la la déjà, les vieux tombaient amoureux des jeunes filles et regrettaient de ne pas être désirés. Et si ce merveilleux Ronsard n’avait courtisé non les jolies jeunes femmes, mais recherché les talentueuses au langage poétique si plein de maturité ?

Ce poème est beau mais l’homme est stupide, piégé par le propre piège qu’il dénonce.

Filed under: Lecture, Opinions | Posted on juin 4th, 2007 by rollover

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